dimanche 15 août 2010

« The Big C » : « Pilote »


Nouveau programme diffusé sur la chaîne « Showtime » - « The Big C » vient habillement se glisser entre deux autres « productions maison », à savoir « United States of Tara » et « Nurse Jackie ». La raison principale est, qu'à l'image de son duo de consœurs - et outre son « timing » d'approximativement trente minutes - son cœur de cible s'adresse principalement aux femmes. Bien évidemment, les « women friendly » - ou en langage vulgaire, les « hommes » - ont également le droit de visionner cette série.

Actrice dans la « sitcom » « ABC » « Help Me Help You » ; scénariste sur la « teen drama » « The CW », « 90210 » et productrice sur la même série, la rousse Darlene Hunt est dorénavant la « showrunner » de cette production « Showtime ».

Comme le téléspectateur le subodore, « The Big C » est la formule anglo-saxonne et argotique qui sert à nommer le « Cancer » ; terme que l'on désigne - sous nos latitudes - par la métaphore, « mourir des suites d'une longue maladie ».

Pour prendre un raccourci quelque peu cavalier, le thème du « cancer » est à « The Big C », ce que celui du « trouble dissociatif de l'identité » est à « United States of Tara ». Fréquemment mortel dans le premier cas et simplement handicapant dans le second, cette création possède donc une tonalité forcement plus tragique !

Quadragénaire indépendante et volontariste, Cathy Jamison arrive à un âge où un dépistage du cancer du sein s'avère une idée judicieuse. Enseignante énergique auprès d'étudiants problématiques, la jeune femme possède encore un corps svelte et attrayant - qui suscite la concupiscence - et de fiers attributs mammaires - qu'elle exhibe parfois de façon faussement innocente. Malheureusement pour elle, le Docteur Todd – son médecin traitant – lui apprend qu'elle souffre d'une tumeur maligne. Outre cette mauvaise nouvelle, l'idée de suivre une chimiothérapie et de perde l'attrait évident qu'exerce sa féminité n'enchante guère la malade !

Cet élément déclencheur - décisif dans l'intrigue de la série - oblige désormais Catherine à entrevoir les liens qui l'unissent à Adam – son adolescent facétieux, qui lui joue des tours macabres (cf. les scènes des fausses agression ou d'amputation d'une phalange) et à son époux Paul – avec qui elle entretient des relations tonitruantes – sous un angle nouveau. Évoquons également les rapports tendus qui opposent Cathy à Sean, son frère. Ce dernier est un activiste écologiste - psychologiquement perturbé - qui pousse son combat contestataire jusqu'à vivre dans la rue et à refuser, l'aide notamment financière, que lui apporte sa sœur.

Irritée par le comportement mesquin d'une voisine âgée qui - depuis son installation dans sa demeure résidentielle, cinq ans auparavant - ne lui à jamais adressée la parole, Cathy tente une réconciliation – d'ailleurs réussie – avec cette dernière. Qui du professeur ou de la vieille rombière, la « grande faucheuse » viendra-t-elle cueillir en premier ?

Loin de céder au tragique de la situation et à une atmosphère larmoyante - qui accompagnerait incontestablement la série si elle était produite par une autre chaîne - le pilote de « The Big C » distille – au contraire - une vaste palette d'humour, qui oscille entre la causticité – les échanges verbaux entre Cathy et Andrea, une élève noire, obèse et méchante – ou plus volontiers potaches – les interventions morbides d'Adam ou la « monnaie de sa pièce » que la génitrice rend à son fils !

Si de manière anodine, le prologue du pilote s'ouvre sur le désir de Catherine de faire construire - à l'avant de sa demeure - une énorme piscine ; le trou béant qu'a creusé l'entrepreneur prend des allures funèbres, au cours de l'épilogue. En effet, Catherine s'y réfugie, comme si elle considérait l'affaire close, une rémission impossible et qu'il s'agissait-là de sa dernière demeure.

Le rôle de Catherine Jamison est interprété par la toujours aussi radieuse Laura Linney (« The Truman Show » ou, dans un registre différent, « The Squid and the Whale »). Avec son aura naturelle, la comédienne capte toujours aussi bien la lumière, même si le téléspectateur peut reprocher à son jeu d'actrice d'être légèrement insipide. Oliver Platt incarne le personnage de Paul Jamison. Ce dernier apparaissait dans une autre production « Showtime », sous l'identité de Russell Tupper, le confident du psychiatre malchanceux Craig Huffstodt, et dont le surnom « Huff » donnait également son titre à cette émérite série. Quant à Gabourey Sidibe – alias Andrea - la jeune fille est apparue dans « Precious », un long-métrage exagérément sordide et surestimé, inspiré d'un roman intitulé « Push », écrit par l'auteure Sapphire.

Pour clôturer cette notule, la série « The Big C » - même s'il elle possède un pilote volontiers verbeux et emphatique, qui se présente sous la forme d'une vitrine trop achalandée – mérite, tout de même, que le public visionne « There's No C in Team », son second épisode.

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